Depuis 2018, CAPTE soutient un projet de plantation, de conservation et de reforestation en Colombie orientale dans la région du Santander et dans la petite ville de Zapatoca grâce à un partenariat durable avec les agriculteurs et la communauté locale.
La Colombie
La Colombie est un grand pays, aux climats variés, qui héberge plus de 25% de la biodiversité mondiale. Cependant, de nombreux défis menacent les forêts et l’agriculture colombiennes : l’exploitation irraisonnée des ressources forestières et minières, la monoculture inadaptée, les phénomènes climatiques plus fréquents et plus violents.
Les conséquences des dérèglements climatiques sont énormes pour le pays qui a vu ses glaciers fondre de près de 20 % en seulement 7 ans et qui pourrait perdre près de 30 % de sa biodiversité. La Colombie émet peu de GES mais elle est l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques.
Plus récemment, les défis posés par la période post-conflit au niveau environnemental et agricole sont conséquents, tels que la restitution des terres et la substitution des cultures illicites.
Des partenaires de plus en plus nombreux …
En 2017 et en 2018, l’équipe CAPTE s’est rendue sur place pour coordonner les premières plantations et constater l’engagement des fermiers locaux. Depuis et grâce au soutien de PME engagées pour le climat, ( l’entreprise de l’agroalimentaire LOU BIO en Provence autour de sa marque DAO, les entreprises du numérique durable, Econsulting et SMS Partner ( le “SMS qui plante des arbres“), les agences de communication Green & Pepper , Umanoia ou FerryBoat Atelier et l’association My litte green NGO . Ce sont ainsi plus de 4 500 arbres qui ont été planté depuis 2 ans sur plus de 5 hectares.
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“Sembrar agua… ”
Planter de l’eau…
La ferme La Palma se situe dans le canton San Isidro, dans la sous-région orientale de la commune de Zapatoca. La situation géographique à 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer offre un climat moyen de 19°C. Le paysage est composé d’éléments naturels créés avec le temps comme par exemple ses admirables belvédères. La commune possède une biodiversité de faune et de flore admirable qui se mélange avec ses paysages singuliers.
Le projet souhaite contribuer à la reforestation d’une zone dégradée d’où naissent de nombreuses sources hydriques qui profitent à la communauté locale.
Les principales espèces plantées sont : Caracoli ((Anacardium excelsum), Arbre corallien (Erythrina fusca ), Arbre de pluie (Samanea saman ), Gaïac (Guaiacum officinale ), Manguier (Mangifera indica).
Ces espèces ont été sélectionnées car elles sont présentes naturellement dans la région. Elles sont endémiques de Colombie ce qui a rendu plus facile la récolte des graines pour faire les pépinières-volantes. Ces dernières se trouvent dans la ferme La Florida, propriété de Darío qui, avec Jairo et Isabel, sèment et amendent les plantules pour les emmener ensuite jusqu’à Zapatoca pour les planter.
Pour la plantation, le site est préparé grâce à un système qui s’appelle “macaneo”. On enlève toutes les mauvaises herbes de la zone. Les “mauvaises herbes” coupées ou arrachées sont laissées sur le site pour la production d’engrais. Enfin il s’agit de faire un “ahoyado”, formation de trous pour ensuite planter les arbres.
Pendant le processus de nettoyage des arbustes et des “mauvaises herbes” des zones à reboiser, les espèces fondamentales à la contribution à la reforestation sont maintenues. En effet, elles renforceront la création d’une forêt variée dans le futur. De plus, elles apportent des nutriments au sol tout en le protégeant. Les gaïacs sont plantés tout au long de la gorge pour la production et protection de l’eau. C’est la mise en œuvre d’une technique appelée FMNR – Farmer Managed Natural Regeneration – qui est la deuxième jambe de projets de reforestation efficaces.
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Un projet communautaire et de solidarité internationale
Toute la famille de Jairo et quelques habitants des cantons de San Isidro et Chocoa participent à ce processus parce que l’eau prend sa source et passe par la gorge La Palma. Les plantations d’arbres pour protéger la petite embouchure sont d’ailleurs en train de se faire au bord de cette gorge. Elle approvisionne les deux aqueducs des deux cantons. Cela correspond à un approvisionnement en eau pour 35 familles (environ 100 personnes). Cela sert également pour l’arrosage des cultures et pour les abreuvoirs des animaux.
D’après le témoignage d’un des habitants du canton ainsi que ses deux enfants ils sont impliqués dans ce projet car l’eau est indispensable pour eux. En effet, la municipalité ne leur a pas construit le réseau de l’aqueduc. La seule source d’eau dont ils disposent provient du minuscule débit de la gorge de La Laja.
Dans 5 ans, ils espèrent obtenir 10 hectares reboisés des deux côtés de la petite embouchure La Laja jusqu’à l’endroit où elle prend sa source. De plus, ils souhaitent se consacrer à prendre soin de ce qu’ils ont déjà planté et à adapter la terre pour les 5 nouveaux hectares. Une quantité similaire d’arbres sera plantée en vue d’obtenir 9 000 arbres.
A l’automne 2020, c’était l’occasion de faire un premier bilan avec la communauté locale et en partenariat avec la Fondation Neotropical qui a assuré pour CAPTE le premier rapport de suivi évaluation.
L’équipe CAPTE
Remerciements : Paco C. ; Sonia J.