Pourquoi pensons-nous qu’il s’agit d’un outil efficace pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences ? Qu’est-ce que la compensation carbone volontaire ? Comment distinguer marché des quotas et marché volontaire ? Capte vous dit tout … ou presque.
Quelle différence entre le marché carbone volontaire et le marché carbone règlementé ?
Tous les deux sont des mécanismes qui permettent d’inciter un pays, une organisation ou un particulier à réduire et compenser ses émissions de CO2, à la base du réchauffement de la planète et de ses conséquences désastreuses. Ils présentent une différence notable : le volontariat.
Le marché carbone règlementé
Il découle du protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005. C’est un système d’échange de quotas d’émissions de Gaz à effet de serre (GES), -également appelés émissions carbone ou émissions de CO2)-, qui a pour objectif de réduire les GES dans l’atmosphère. Selon le rapport établi en 2015 par l’International Carbon Action Partnership Status, 17 marchés du carbone ont été mis en place depuis 2005.
En Europe, le protocole de Kyoto a donné naissance au système européen d’échange de quotas, qui s’applique à plus de 11 000 installations fixes et couvre près de la moitié des émissions de GES de l’Union européenne. Il s’agit du plus grand marché de quotas environnementaux au monde. Les états membres imposent un plafond d’émissions plus bas que leur niveau actuel à 11 000 installations concernées, au sein des secteurs industriels considérés comme les plus polluants (production d’électricité, acier, raffinage, verre, papier, etc.), puis leur attribue des quotas. Ces quotas pourront être achetés, vendus ou échangés sur ce marché réglementé, directement ou via des intermédiaires, ou encore de gré à gré. On peut noter que le secteur de l’avion, considéré comme l’un des plus pollueurs, échappe en partie à cette obligation alors que le transport maritime y est soumis en totalité.
Ce système doit permettre de faire payer les entreprises les plus polluantes pour les inciter à réduire leur émissions de GES à travers leur consommation d’énergie, ou en privilégiant des énergies renouvelable plutôt que des énergies fossiles par exemple.
Parallèlement à ce marché règlementé, le marché du carbone volontaire est un marché où les acteurs économiques (associations, entreprises ou collectivités) et les particuliers souhaitent se lancer dans une démarche volontaire de compensation carbone de leurs émissions de GES en achetant des crédits carbone certifiés ou en cours de certification. Il est une adaptation simplifiée du marché réglementé.
Source : comprendre la finance carbone – kit pédagogique – GERES
La compensation carbone volontaire ?
Tout d’abord, il faut noter qu’il s’agit aujourd’hui du seul outil efficace au service de la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences. Jusque-là, personne n’avait intérêt à réduire ses émissions. En créant ce coût de pollution, nous sommes maintenant tous incités à le prendre en compte.
Concrètement il s’agit de calculer, réduire et compenser ses émissions de GES, pour le compte de son entreprise, de son foyer ou même d’un simple achat, en finançant des projets de réduction ou de stockage de carbone.
Sur les deux marchés carbone, réglementé et volontaire, l’unité de compte est la “tonne de carbone” (appelée aussi Teq CO2, tonne équivalent CO2 ou tonne de CO2). 1 crédit carbone est égal à une tonne de CO2. Ils sont achetés le plus souvent dans le cadre de projets solidaires développés au sein d’un pays en voie de développement ,mais on peut aussi participer au financement d’un projet au niveau local.
Quel lien entre le marché carbone et l’agroforesterie ?
Comme nous l’avons vu plus haut, le marché carbone comporte plusieurs secteurs d’activité : l’énergie, les transports, l’industrie, la construction et le bâtiment, le traitement des déchets et de l’eau, mais aussi l’usage des terres.
La majorité des projets portent sur l’efficacité énergétique, la production d’énergie renouvelable et l’usage des terre, regroupant : la conservation de forêt, la gestion durable de forêt, le boisement ou reboisement, la gestion durable des terres agricoles.
L’agroforesterie entre dans ce dernier secteur d’activité, et apparaît de plus en plus comme la technique pouvant révolutionner le secteur agricole et la lutte contre les changements climatiques, tout en multipliant les bénéfices pour la planète et l’humanité.
Pour rappel, l’agroforesterie désigne, selon l’AFAF (Association Française d’Agroforesterie), « les pratiques, nouvelles ou historiques, associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ ». Pour simplifier, on peut dire qu’il s’agit de planter des arbres autour et/ou au coeur des parcelles agricoles.
Les bénéfices de l’agroforesterie sont nombreux : protection de la ressource eau, retour de la biodiversité, restauration de la qualité et de la durabilité du sol, diversification de la production et accroissement de la biomasse, embellissement des paysages et, bien entendu, stockage du carbone ! On sait que 99 % de la matière solide de l’arbre provient du C02 atmosphérique.
Source : comprendre la finance carbone – kit pédagogique – GERES
Pour conclure, on peut dire que la compensation carbone volontaire est un outil de l’économie verte, « l’économie qui engendre une amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources », selon la définition du Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE). En finançant la compensation carbone via le stockage du carbone au sein des arbres, on développe une économie verte, on agit concrètement dans la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences injustes, et de plus en plus choquantes.
L’équipe Capte