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Projet T.R.E.F.L.E

Atout cœur pour T.R.E.F.L.E.

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L’acronyme T.R.E.F.L.E. – « Tous Pour la Restauration des Ecosystèmes avec les Fermiers Localement Engagés » – définit un nouveau projet porté par l’association Les Amis de CAPTE en Tunisie, à Dyr El Kef, dans le nord-ouest du pays, avec le soutien financier du CEPF (Critical Ecosystems Partenership Fund).

Dans la continuité des activités de CAPTE en Tunisie menées depuis 2017 dans les gouvernorats de l’intérieur (Siliana et Kef), ce projet prolonge et amplifie le micro-projet « Ruines de Dugga », visant à l’introduction de systèmes agroforestiers sous formes de haies et de vergers extensifs. Avec le projet T.R.E.F.L.E., il s’agit de contribuer à la conservation d’un trèfle endémique de la Tunisie occidentale (le trifolium squarrosum tunetanum ) par une série de mesures complémentaires et transversales visant à réduire la pression sur cette légumineuse en voie de disparition et à favoriser le maintien de la biodiversité dans les agro-systèmes locaux.

Paysage de la zone clé de la biodiversité de Dyr El Kef © Hichem Azafzaf AAO

La Zone-clé de la biodiversité (ZCB) de Dyr El Kef, au nord-est de la ville du Kef, se caractérise par la présence d’une imposante barre rocheuse. Son altitude relative lui confère un microclimat particulier, avec des hivers particulièrement froids et des printemps tardifs.

Les interventions du CEPF s’attachent à agir dans les ZCB telles que définies par un consortium d’organisations et détaillées dans cette carte. T.R.E.F.L.E. s’inscrit dans la direction stratégique du CEPF de promouvoir le maintien des pratiques traditionnelles d’utilisation des terres nécessaires à la conservation de la biodiversité méditerranéenne dans les corridors prioritaires de haute valeur culturelle et de biodiversité.

La démarche est à la fois partenariale et participative, c’est-à-dire que, tout en s’appuyant sur la signature de « conventions pour la conservation » avec une dizaine d’agriculteurs locaux, ce projet a été pensé et conçu en partenariat avec différents acteurs de la société civile, du monde de la recherche et des administrations locales.

A la recherche d’un trèfle mal connu

Légumineuse endémique de la dorsale tunisienne, le trèfle tunisien «Trifolium squarrosum subsp tunetanum» fait partie des essences menacées et est inscrit sur la liste rouge de l’UICN. Cette menace s’explique par les divers stress abiotiques et les pressions anthropiques qu’il subit dans son milieu. Déjà identifié par le botaniste Mur à la fin du XIXe siècle,  il est spécifiquement présent dans cette surface limitée qu’est la zone clé de « Dyr El Kef ».

Le trifolium squarrosum tunetanum de la collection de l’Herbier Museum de Paris

En partenariat avec l’INRAT – Institut National de la Recherche Agronomique en Tunisie -, le projet porte l’ambition d’améliorer la connaissance des aires de peuplement du trèfle dans la région, de participer à l’actualisation de sa cartographie, et de contribuer à sa multiplication in situ et en laboratoire, afin de mieux caractériser sa composition organique.

Accompagner la transition vers l’agroforesterie : une expérience pilote de FMNR, des plantations d’arbres et d’arbustes, des pépinières-volantes

En collaboration avec une dizaine d’agriculteurs locaux, le projet T.R.E.F.L.E prévoit la plantation de plus de 10 000 arbres et arbustes dans une logique d’agroforesterie sur une trentaine d’hectares pour renforcer et structurer une trame écologique et environnementale favorable à l’avifaune locale.

Vue sur la plaine du Kef

Les essences choisies sont des essences locales et endémiques de la Tunisie, connues par la population locale pour ses multiples usages : il s’agit d’arbres et arbustes semi-forestiers comme le caroubier, l’azérolier ou le pistachier de l’Atlas.

Amandiers vivants et morts

Dans le même temps, et en partenariat avec l’INRGREF  (Institut National de la Recherche, du Génie Rural et des Eaux et Forêts), le projet veut promouvoir, sur un site pilote d’une vingtaine d’hectares, la technique du FMNR : « Farmer Managed Natural Regeneration », c’est-à-dire « les agriculteurs pratiquent la régénération naturelle » fmnrhub.com.au . Parfaitement adaptée aux conditions climatiques arides, cette technique permet de créer une dynamique locale avec la communauté en utilisant peu de moyens, pour protéger, stimuler les arbres et arbustes déjà présents dans la zone d’intervention avec des techniques de taille, de mise en défens et d’appropriation par la communauté : découvrir la forêt invisible et s’inspirer des solutions basées sur la nature.

Plusieurs pépinières volantes seront installées dans la zone d’intervention pour améliorer le circuit local de production de plants végétaux et assurer la pérennité du projet à moyen terme.

Activer la vie des sols : la pratique des méteils et l’introduction des légumineuses dans les assolements

Avec notre partenaire l’ATAE – Association Tunisienne pour une Agriculture Environnementale-, T.R.E.F.L.E va œuvrer pour promouvoir l’introduction de la rotation culturale et l’introduction de la pratique des méteils fourragers (association de plusieurs types de semences de légumineuses et de graminées), qui vont augmenter la qualité et la quantité du fourrage produit.

Par l’amélioration des pratiques agricoles et la contribution à la sauvegarde des pratiques agricoles traditionnelles de la zone (citons par exemple : l’agroforesterie, les haies vives et sèches), l’objectif est l’augmentation des rendements agricoles et la réduction de la pression sur la flore sauvage.

Une meilleure connaissance de ce trèfle favorisera son processus de domestication, et à plus long terme assurera sa conservation. Premiers et principaux acteurs de la promotion, de la conservation et de la gestion des agrosystèmes, les agriculteurs seront ainsi les premiers bénéficiaires de leur amélioration.

Connaître l’avifaune locale pour sensibiliser à l’importance de la biodiversité

En collaboration avec l’Association ‘‘Les Amis des Oiseaux’’ (AAO / Partenaire de BirdLife en Tunisie) T.R.E.F.L.E propose enfin d’actualiser l’inventaire de l’avifaune locale et de proposer aux administrations régionales des mesures pratiques et simples pour améliorer les conditions de séjour de l’avifaune dans ce corridor de migration.

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