L’UICN et les solutions basées sur la nature en Méditerranée
L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) est une union démocratique qui rassemble les organisations les plus influentes du monde et les plus grands experts dans un effort combiné pour conserver la nature et accélérer la transition vers le développement durable.
Quels sont les enjeux en Méditerranée ?
De nos jours, plus de la moitié de la population méditerranéenne vit désormais dans les milieux urbains, où les taux d’urbanisation sont les plus rapides du monde.
Cette région possède un territoire et un climat riche, unique et complexe à la fois.
En effet, chaque année on y retrouve de nombreux problèmes comme les incendies, les inondations, les grosses vagues de chaleur (canicule très fréquente) et bien d’autres encore.
C’est pourquoi, certaines villes ont commencé à mettre en place des programmes et des projets de renaturation urbaine dans le but de gérer et répondre aux problèmes actuels, comme l’adaptation au changement climatique, le reboisement, les infrastructures vertes, l’agriculture et l’aquaculture durables ou encore la protection des côtes.
Les solutions basées sur la nature : plus qu’un concept une nouvelle norme mondiale !
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), a mis en place une norme mondiale dans le but d’intégrer le concept des Nature-based Solutions (NbS).
Les Nature-based Solutions (NbS) ou dit « Solutions basées sur la Nature » en français, correspondent à des actions qui visent à protéger et maintenir durablement les écosystèmes naturels, tout en relevant de réels défis sociaux et assurant le bien-être de l’homme mais aussi celui de la biodiversité.
Le but des toutes ces actions est de pouvoir créer un co-bénéfice pour ces deux acteurs. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’investir dans des ressources naturelles particulières, il est plus intéressant d’estimer le potentiel de la nature et d’y dégager des solutions dites naturelles.
La norme NbS de l’UICN : premier référentiel au monde pour les Solutions basées sur la Nature
Cette norme représentant le premier référentiel pour les NbS face aux défis mondiaux est récente, puisqu’elle a été adoptée le 23 juillet 2020 en Suisse. Elle garantit qualité et crédibilité dans les projets de renaturation. La norme était essentielle afin d’intégrer au mieux les NbS et répondre aux défis actuels, liés à l’environnement comme ceux de la région méditerranéenne.
Elle a été construite de façon à ce qu’elle soit accessible par tous, et basée sur la « co-création de connaissances », comme les sciences de conservations et sociales plus les savoir traditionnels.
Ainsi, pour assurer qualité et crédibilité, les projets ont été conçus par plus de cinq cent personnes dans près de cent pays, ayant suivi « le code des bonnes pratiques de Alliance ISEAL » (code connu mondialement définissant des pratiques pour des systèmes de durabilité efficaces et crédibles).
Ce nouveau standard de l’UICN est destiné aux gouvernements, aux entreprises et la société civile pour les aider à garantir au maximum l’efficacité des NbS, et de pousser leur potentiel face au changement climatique, à la perte de la biodiversité et à d’autres défis sociétaux à l’échelle mondiale.
Quels sont les principaux critères ?
Selon ce schéma, nous pouvons distinguer les 8 critères de la norme. Ainsi, nous pouvons dire que pour les utilisateurs les Nature-based Solutions (NbS) :
- répondent efficacement aux défis sociétaux.
- sont classées par échelle.
- entraînent un gain net pour la biodiversité et l’intégralité des écosystèmes.
- sont économiquement viables.
- sont basées sur des processus de gouvernance inclusifs, transparents et autonomisants.
- explorent les liens possibles avec les objectifs et engagements internationaux.
- sont gérées de manière adaptative, sur la base de preuves réelles.
- sont durables et intégrées dans un contexte juridictionnel approprié.
Intégration des NbS chez CAPTE
Ainsi, CAPTE s’est lancé dans un projet de solutions basées sur la nature (les NbS) : la mise en place de corridors environnementaux dans la région de l’Oued Tine, en Tunisie. Le projet a débuté en Mars 2019, pour une durée de 24 mois.
Le projet CAPTE de « Corridors environnementaux autour de l’oued Tine » du PPI OSCAN en Tunisie a été récemment retenu par l’UICN-Med parmi une dizaine d’autres micro projets du bassin méditerranéen comme un projet qui remplit majoritairement les critères de ce nouveau standard.
Suite à la construction d’un barrage dans cette région humide, le territoire a connu une dégradation constante de la forêt naturelle, des sols, de l’eau et des ressources environnementales.
Ainsi les objectifs de ce projet sont multiples, dont la mission principale est de créer des corridors environnementaux durables autour de cette région humide de l’Oued Tine avec l’aide de ses partenaires locaux, institutionnels et associatifs issus de la société civile.
Dans la logique de co-bénéfice entre la société et la biodiversité, le programme soutient l’agriculture vivrière par l’installation de vergers extensifs et familiaux, permettant une meilleure couverture des sols par la pratique des méteils, l’irrigation par jarres enterrées mais aussi des techniques innovantes de paillage.
Avec plus de 30 agriculteurs locaux partenaires, 8 000 arbres et arbustes ont été introduits dans la zone du projet, 20 hectares de méteils semés et l’installation de 2 pépinières volantes.
Ainsi, ces corridors favoriseront la biodiversité en déclin (faune et flore) de cette région, tout en apportant des revenus supplémentaires aux agriculteurs.
Lancement de la deuxième phase du projet corridors environnementaux II
Aujourd’hui, dans la continuité de ce projet, une deuxième phase commence : le projet de « Corridors environnementaux et d’échanges autour de l’Ichkeul et entre les deux rives de la Méditerranée » ; ce projet souhaite continuer à confronter les activités CAPTE au standard des solutions fondées sur la Nature de l’UICN.
Avec notamment pour objectif de participer à l’amélioration des conditions favorables des oiseaux et de prévoir un aménagement de 50 hectares et une plantation de 15 000 arbres.
Sources :
https://www.iucn.org/fr/news/ecosystem-management/201908/un-appel-mondial-votre-voix-sur-la-nature-comme-solution
